Méta-Crâne

2010>15 / Immersif / Sculpture / Interactif / Basé sur la poésie

Installation vidéo interactive et générative à 360°
Ordinateur, caméra infrarouge, projecteur vidéo, miroir hémisphérique, système de son surround 5.1, acier, résine, Ø 300 x 350 cm.

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Tentative de reconstitution du fonctionnement de l’inconscient, par association libre, à partir de tout le travail vidéographique de Thomas Israël.

Méta-crâne est une sculpture immersive et interactive qui traite du processus d’association libre. Sa taille est de 3m de large, 3,5m de haut et 4m de long. Méta-crâne est une reconstruction technique d’un processus symbolique que nous connaissons tous bien mais que nous refoulons souvent : l’association libre. Un réseau d’activités neuronales est simulé et traite un certain nombre d’événements nouveaux, d’épisodes passés et de souvenirs anciens qui sont présentés au « spect-acteur » dans un environnement immersif. Son objectif : ransposer les processus de dévoilement de l’inconscient et de création de sens nouveau au sein d’un objet interactif. Lorsque le spect-acteur entre dans la Méta-crâne, il perçoit progressivement le comportement de l’installation, tandis que le flux de fragments audiovisuels qui sont séquencés autour de lui tend à prendre en considération son rythme corporel révélant sa sérénité ou son inconfort, mais sans qu’un contrôle direct ne lui soit accordé. Le contenu initial de la base de données multimédia présentée au spect-acteur est composé de matériel extrait de l’œuvre vidéo de Thomas Israël.

Mon intérêt pour l’inconscient et la formation de sens à partir de contenus non narratifs vient du processus psychanalytique, où l’on va piocher la vérité là où elle jaillit, malgré soi. Pour Méta-crâne je voulais que des truchements d’images chargées créent des vérités. Que cherche-t-on dans une œuvre d’art? Trouver un peu de lumière au fond du bois. Dans Méta-crâne, on se perd dans le labyrinthe de ma pensée, mais le rêve amène à une catharsis, à une forme d’éclaircissement. En se combinant, mes images créent des signiants plus forts que la somme de leurs parties. L’envie, avec Méta-crâne, était de travailler sur le fonctionnement de l’inconscient et sur l’association libre pour faire une machine à rêves. Méta-crâne représente deux ans de recherche avec les ingénieurs de l’Institut de recherche Numediart de l’Université de Mons, dont l’excellent Xavier Siebert. Méta-crâne est le résultat de deux années de recherche avec les ingénieurs de l’Institut de recherche Numediart de l’Université de Mons, dont l’excellent Xavier Siebert. Ces ingénieurs ont créé un programme pour analyser et classer toutes mes vidéos à travers des critères objectifs (colorimétrie, variation de couleurs, de vitesse, contraste,…). J’ai découpé tous mes lms en milliers de « mini-clips » qui ont ainsi été classés suivant ces critères qui vont servir à recomposer un film où les vidéos s’enchaînent en fonction de ces critères formels. En d’autres termes, c’est l’équivalent de la notion de libre association pour les machines. Par la suite, j’ai créé des algorithmes de montage vidéo « automatique », dénissant les modes de montage, les types d’alternance et d’évolution, mais pas les lms utilisés, an de permettre à l’ordinateur de créer sans cesse un nouveau film, puisant dans la base de données classiée. Ce film en constante réécriture est ensuite projeté à 360° sur la voûte concave du Méta-crâne. L’héritage surréaliste est clairement présent ici. Le résultat est un film sans fin, pour sortir de mon inconscient et en même temps très proche de lui; Le spectateur peut établir des liens entre ces différents films, ce qu’il n’aurait peut-être pas fait dans son état de veille normal, mais qui prend tout son sens dans un état de rêve. Il rêve, s’évade et construit sa propre logique, libéré de la narration imposée par l’artiste, qui ne propose plus que des associations ; c’était aussi l’envie d’être surpris par un matériau que je connaissais pourtant par cœur – et de découvrir de nouveaux sens à cette folie. J’ai fait le contraire de ce qui se fait généralement dans l’art interactif. Une caméra infrarouge observe l’intérieur du crâne. Si le public est trop excité, le programme ralentit le mixage vidéo afin que le public se calme et comprenne mieux le processus. Si, en revanche, les visiteurs sont calmes, le mixage s’accélère, car ils sont alors en état de recevoir plus d’images par seconde. Il s’agit d’une interactivité qui n’est ni ludique, ni directement visible ou centrale, mais qui se met au service de la réceptivité de l’œuvre. Cela m’amuse de voir des visiteurs, déjà habitués à l’art interactif, faire de grands gestes dans le crâne, dans l’espoir de déclencher une réaction de séquences, alors que plus ils se déplacent vite, moins il se passe de choses ».

Thomas Israël, dans LE MEMOIRE DU CORPS Entretien avec Philippe Franck dans Memento Body – La lettre volée 2013

L’équipe

Conception & développement : Thomas Israël ; Recherche et développement logiciel /Software development : Numédiart (direction : Thierry Dutoit), Projet Media-cycle (Xavier Siebert, Loïc Reboursiere) ; Coordination : Christian Frisson ; Consultance spacialisation sonore / Sound spatialisation advisor : Todor Todoroff ; Collaboration interactivité : Laura Colmenares Guerra , Julien Odeur ; Réalisation / Construction prototype et support projecteur : Thierry Sablon ; Couture / Seamstress : Odile Dubucq et Isabelle Airaud ; Construction dôme : Hubert Mortier-Procrétion. — Données techniques / Technical data Analyse et classification des médias / Media analysis and classification : Média-cycle plug-in for Méta-crâne développé par / developed by Numediart. Interactivité vidéo et sonore, spatialisation sonore personnalisée 5.1 : Isadora core audio et vidéo. IR motion tracking et analyse de comportement / Behaviour analysis pour une à quatre personnes : Isadora. Projection hémisphérique / Hemispherical mirror & HD projector using Paul Bourck technique & matrices. – Crédits / Credits Musiques / Atmospheres : Christian Callon (Rivière Noire), Margerida Guia (Percept), Gauthier Keyaerts (Le Ventre du monstre, À Ma d’Azil), Yves Mora (T comme…), Jan Pankowski (Sueur de pêche), Mathieu Therrien (Atomes), Jacques Urbanska (IS.TröM), The Residents (The Residents Inner dive at MoMA). – Voix / Voices Delphine Auby, Françoise Berlanger, Antonin de Bemels, Thomas Israël, Laurence Lichens, Conchita Paz, Bertrand Perignon, Psyché Piras, Paul-Emile Renkin, Céline Taubeneste. – Acteurs / Cast Sylvio-Manuel Arriola, Marion Arlaud, Sabine Bernaud, Anne- Marie Boisvert, Karin Clercq, Thomas Israël, Pascal Leclercq, France de Griessen, Zhou Mu Jie, Ariane Loze, Bertrand Perignon, Psyché Piras, Claudio Stellato, Christophe Tellez, Nora Tsibida, Nonglak Yingsuksantisuk. – Production In Progress asbl – Transcultures, collaboration avec / with Numediart – programme de recherche dans les technologies de l’art digital ; avec le soutien de la / supported by the Commission Arts numériques de la Communauté française de Belgique ; résidence au BRASS : Centre culturel de Forest.