La jeune fille de la mer – Futari Shizuka

Quand l’opéra rencontre le nô

Opéra : Toshio Hosokawa
Metteur en scène – scénographie et vidéo : Thomas Israel
Chef d’orchestre : Shiyeon Sung

Quand

2019

Création en première scénique mondiale @ TIMF (Tongyeong International Music Festival) Tongyeong Korea – 29-3 to 31-9-2019

“Le temps du No est le temps de la séparation impossible, cette séparation que franchis la puissance de la mémoire. Force de mémoire qui est force d’amour, un amour capable de créer l’espace d’une rencontre dans cet étrange entre-deux”

Monique Borie "Le fantôme ou le Théâtre qui doute", Acte Sud, 1997.

Quelques mots du metteur en scène

Une femme migrante perdue sur une plage rencontre une autre femme perdue dans la neige depuis 9 siècles. Ils partagent un destin tragique, causé par les guerres des hommes, mais leur rencontre pourrait changer la donne. C’est le prémisse inhabituelle de cette pièce cathartique et trans-historique, mêlant les codes du théâtre Nô et de l’opéra lyrique contemporain.

L’histoire de Lady Shizuka a plus de 900 ans, mais elle continue de nous émouvoir par ses éléments dramatiques intemporels : amour absolu au-delà de la mort, abandon, bravoure, querelles fratricides, douleur inassouvie et quête de libération. Cette femme forte mais abandonnée, qui défie l’autorité par amour, questionne aussi le statut de la femme.

Chaque époque adapte l’histoire de Lady Shizuka à la lumière de ses préoccupations. Le sort des migrants est au cœur de notre civilisation. Elle façonnera notre humanité et pose des questions dont les réponses forgeront les sociétés de demain. Il est donc important que cette question se confonde ici avec le drame de Lady Shizuka – malgré les siècles qui les séparent, les tragédies de ces deux femmes exposent la fragilité de toute civilisation humaine.

L’espace de cet opéra, comme d’habitude au théâtre Nô, est à la limite, dans cet espace “intermédiaire” où les humains peuvent communiquer avec les fantômes. Nous l’avons traité comme le troisième personnage de cet opéra, comme un espace interactif évoluant symbiotiquement avec la musique de Toshio Hosokawa.

Pour le dernier opéra de Toshio Hosokawa, Oriza Hirata a écrit un livret basé sur la pièce de théâtre nô Futari Shizuka [The Two Shizukas]. Dans cette œuvre, l’esprit défunt de Shizuka Gozen, ou Lady Shizuka, possède le corps et l’âme d’une réfugiée qui a réussi à atteindre la mer Méditerranée, et chante son chagrin causé par les guerres des hommes. L’histoire de Lady Shizuka a plus de 900 ans, mais elle continue de nous émouvoir par ses éléments dramatiques intemporels : amour absolu au-delà de la mort, abandon, bravoure, querelles fratricides, douleur inassouvie et quête de libération.

Cet opéra est chanté en anglais et en japonais : l’envoûtante soprano allemande Sarah Wegener joue le rôle d’Helen, tandis que le fantôme de Lady Shizuka est incarné par l’exceptionnelle Ryoko Aoki, chanteuse et danseuse japonaise de nô, pour laquelle le rôle a été écrit.

Cette première création scénique de l’opéra, mise en scène par l’artiste multimédia belge Thomas Israel, a été créée en mars 2019 au Festival international de musique de Tongyeong, l’un des événements musicaux les plus importants de Corée du Sud. Thomas Israel s’est récemment rendu à Kanasawa et Tokyo avec l’interprétation de Marc Minkowski de Pelléas et Mélisande, pour laquelle il a contribué à la conception de la vidéo. Cette version du célèbre opéra de Debussy a été élue troisième meilleur événement musical de 2018 par les critiques au Japon (Ongaku No Tomo Magazine).

Pour Futari Shizuka, l’approche de Thomas Israel a consisté à créer un espace fluide, un « entre-deux » avec de multiples projections vidéo qui réunissent plusieurs technologies développées spécifiquement pour cette pièce, comme la vidéo générative qui évolue et réagit en symbiose avec la musique de Toshio Hosokawa. Le public est ainsi plongé dans une expérience immersive et sensorielle extraordinaire.

Dans Futari Shizuka, les traditions occidentales et orientales se rencontrent, mêlant les codes du théâtre nô et de l’opéra contemporain, afin de donner forme à l’histoire unique de la rencontre entre un ancien fantôme japonais et une réfugiée d’aujourd’hui.

 

Communiqué de presse en anglais Coupure de presse japonaise.

Équipe complète :

Opéra : Toshio Hosokawa
Libretto:Oriza Hirata
Chef d’orchestre : Shiyeon Sung
Metteur en scène – scénographie et vidéo : Thomas Israel
Avec : Ryoko Aoki (chanteuse et danseuse de nô) & Sarah Wegener (soprano)
Logiciel et vidéo générative : François Zajéga
Costumes:Mme Cho Lumière : Jeonghun Lee
Assistant artistique : Kika Nicolela Régie interactive : Antoine Goldschmidt
Images supplémentaires : Abe Abraham A l’écran : Djair Guilherme, Pedro Guilherme, Dudu Tsuda