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Fusion des mots « Exil » et « EXIT », le titre de la troisième exposition de Thomas Israël à la Galerie Charlot, fait référence à l’urgence de sortir d’un pays et aux conséquences de ces départs inévitables.

Fils et petit-fils de réfugiés, Thomas Israël aborde la problématique de l’actuel exil forcé de milliers de Syriens. A cette occasion, il réalisera une fresque murale à l’encre de chine sur le mur de la galerie, une traversée allégorique qui nous mènera sur les traces de l’exode syrien, ou chaque signe, minuscule mais unique représente une vie en suspens.

Pour tenter de remettre de l’humanité dans un récit contemporain où les enjeux politiques estompent le drame humain, il collabore avec trois grands photojournalistes de terrain pour autant d’œuvres vidéo: Reza (National Geographic/World Press Photo Award/In nity Award), Johanna de Tessières (La Libre Belgique/Paris Match/Handicap International) et Olivier Papegnies (Prix La Libre Belgique/Médecins du Monde/Nikon Photo Press).

A partir de leurs portraits photos d’exilés à différentes étapes de leurs parcours – dans les camps de réfugiés au Liban, sur la route, dans la Jungle de Calais, ou devant l’Office des Etrangers à Bruxelles – Thomas Israël trace des signes, courbes, traits, points sur leurs visages et leurs corps, pousse nos regards à s’arrêter plus longtemps pour en saisir l’unicité, la préciosité, imaginer un avant et un après. Grâce à ce geste, l’instantanéité de la photo se prolonge dans nos imaginaires affin de nous donner le temps de l’empathie.

Au déchirement géopolitique qui provoque le départ forcé de ces victimes, se rajoute l’exil intérieur. Par ses signes, Thomas Israël indique une trajectoire biographique qui s’inscrit sur le corps. A la photo poignante, se rajoute un niveau de lecture personnel à l’artiste en lien avec une mémoire transgénérationnelle de l’exode. L’ensemble de ces trajectoires sont transformées en une sorte d’alphabet, écriture de l’artiste, traduisant ce que le langage et la raison n’arrivent à expliquer.

Thomas israël nous propose de prendre position au delà des images et des chiffres. Il nous met face à nos responsabilités, nos croyances, nos peurs, nos espoirs, et nous invite à nous recentrer sur l’Humanité.

EXILT Vidéo I – II – III

Réalisé par Thomas Israël, d’après les photos de Reza (National Geographic/World Press Photo Award/In nity Award), Johanna de Tessières (La Libre Belgique/Paris Match/Handicap International) et Olivier Papegnies (La Libre Belgique/Médecins du Monde/Nikon Photo Press Award).

2016 , 3 éditions + 2 EA – Format original : 4K, 16-10 – 11minutes 45 sec , 10minutes 45 sec, 15minutes 32 sec.

EXILT I
Reza a photographié des enfants syriens dans le cadre du projet de reportage d’ARTE « Réfugiés », visible sur le site web d’ARTE. Décembre 2013, camp de Kawergosk, nord de l’Irak.

EXILT II
Les photos d’Olivier Papegnies sont prises entre juin 2015 et février 2016 au Liban, en Turquie et en Jordanie. Il a suivi les équipes de World Medical et de Handicap International dans les camps de réfugiés syriens de Zahle (Liban) et d’Al Za’atari (Jordanie), mais aussi dans leurs cliniques mobiles à Louci (Liban) et lors de leurs visites familiales aux réfugiés à Chtaura (Liban). Deux photos ont été prises lors d’une de ses visites avec Médecins du Monde dans la « Jungle » de Calais en juin 2015.

EXILT III
Johanna Tessieres a créé à partir de 3 séries de photos entre fin 2013 et fin 2015. Premièrement : portraits de femmes yézidis dans la ville de Dohuk et dans le camp de réfugiés de Rwanga au Kurdistan irakien. Ces femmes enlevées par Daech puis offertes voire vendues à des combattants de l’État islamique, y cherchent à se reconstruire. Ensuite, des photos d’enfants syriens réfugiés dans le camp d’Al Za’atari en Jordanie. Troisièmement, lors d’une nuit à Bruxelles avec les exilés qui attendaient dans le froid devant l’Office des étrangers jusqu’au matin, pour avoir une chance de remplir leur demande d’asile dans la matinée.

EXILT – Photos

9 images / 2016
D’après les photos de Reza , Johanna de Tessières et Olivier Papegnies
Tirage sur papier photo mat contrecollé sur aluminium, 10 exemplaires signés par les photographe et l’artiste, 72x48cm & 30 x 40 cm

Fresques et dessins

dessins à l’encre de Chine encadrés sur papier ( 20-28cm et 30x40cm ) et dessins à l’encre sur le mur. dimensions variables . 2016

Quelques vues d’exposition

@ Galerie Charlot – Paris (Solo Show) / @ Musée Juif de Belgique (Bruxelles, Terre d’accueil ?) – Bruxelles / @ Flagey (journée Mondiale des réfugiés) / @ Château de Fernelmont (Fernelmont Contemporary) / @BORDER TRIENNAL – tournais / @BXL DORADO – Bruxelles / @ ESCALE DU NORD (La Syrie, devoir de mémoire) / et autres

PRIX NOBEL DE LA PAIX POUR NADIA MURAD

Très touchée par le prix Nobel de la paix reçu par Nadia Murad. Jusqu’au soir de son Nobel, elle était pour moi la femme Yesidi anonyme, dont le portrait photo a été réalisé par Johanna De Tessieres et sur laquelle j’ai passé des heures à dessiner pour notre exposition EXILT des images et des vidéos. A l’époque, elle se cachait sous un faux nom, dans un camp secret en Irak avec d’autres femmes Yesidi, anciennes esclaves sexuelles de Daesh. Que son peuple trouve dans ce prix Nobel une reconnaissance accrue de ses souffrances et de son génocide, sur le long chemin de la reconstruction.

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